Perspectives

Lignes de fuite déroute.

Mon appartement a rétréci. C'est étrange, je n'ai pourtant pas de nénuphar dans le poumon.

Mon clic-clac est devenu impotent, condamné a ne plus être canapé mais seulement lit, et envahissant les rares mètres carrés de mon appartement.
D'un autre côté je dors mieux qu'avant, la position lit est pratique pour regarder des films, et je peux y cacher les cartons vides qui remplissait une étagère.
Les lignes et plans horizontaux sont plus présent, l'endroit parait plus "zen", c'est agréable.

Je me demande si on ne peut pas pousser la parabole à ce que me réserve les prochaines années.

Je ne sais toujours pas quelle option de vie prendre à la rentrée prochaine, voire pendant l'été. D'un côté je peux essayer de trouver du travail, assez pour esperer changer un peu mon quotidien, avoir une pièce de plus, ne plus faire ces comptes, centimes par centimes, pour offrir du bon temps à ceux que j'aime, subvenir à mes compensations matérielles et ne me subsantanter qu'avec 20€ de course par semaine. Et puis redevenir responsable, travailler avec un investissement vraiment personnel car la tâche vient de soi-même et l'on s'y réalise pleinement, sortir un peu de cette attitude passive propre à l'étudiant que je n'aime pas tant.
Cependant je ne suis vraiment qualifié et pleinement compétant que dans les techniques du son, et j'ai fait 1 an de chômage, celà risque de ne pas être différent aujourd'hui.
Je ne suis pas assez "bon" pour être prof de musique partout, je ne peux prétendre qu'a des petites écoles, donner des cours de guitare (mais sans déchiffrage), diriger des petites chorales, faire des ateliers de musiques actuelles ou de MAO. Je ne suis hélas pas assez solide pour donner des cours de solfège ou de piano...
La composition pure et la vie de musicien étant un pari plus que risqué (et pourtant n'est-ce pas là que je me sens le mieux?), reste alors le master de musique, c'est finalement dans la théorie et les connaissances que je suis le plus compétant, et peut-être le plus à l'aise aussi.
A Bordeaux il existe deux masters en musique, un master de recherche et un master de musiques régionales et actuelles. Il ne faut pas comprendre "actuelles" dans le sens des "musiques actuelles" regroupant les musiques amplifiées et le jazz, mais comme un master d'éthnomusicologie, actuelle qualifiant régionale et non musique. Recherche, je ne sais pas encore ce qu'on y met vraiment derrière, mais je n'ai pas envie de consacrer ma vie à éplucher des articles du XVIII°. Il existe peut-être un moyen de faire de la recherche sur la musique contemporaine, voire actuelle, en relation avec l'ircam par exemple. J'aurais bien aimé un master en relation avec le jazz (mais qu'en aurais-je fait après?)

Je pense qu'il ne faut pas que je vois grand, que je ne dois pas espérer une vie idéale dans les prochains temps. Au mieux j'aurais une bonne surprise, au pire je n'attendais rien.
Je me vois obligé de redimensionner mes ambitions, d'être concret, lucide et de faire avec ce que j'ai vraiment. Les choses deviennent plus sûres, mais plus petites, comme cet appartement.

Il y a peut-être quelque chose de latent, d'inattendu et qui sommeille encore...