Tocsin
Pour le dernier Kollok International j'ai voulu proposer une composition un peu originale.
J'ai appliqué le principe du "collage", plutôt propre à la musique contemporaine, qui consiste à assembler plusieurs bout d'oeuvres pré-existante ensemble en les enchaînant ou en les superposant.
J'ai utilisé cette méthode non pas avec des oeuvres connues du répertoire "savant" (ou classique) comme c'est souvent le cas, mais avec de la chanson française et dans le but d'obtenir une nouvelle chanson, et non une pièce vraiment moderne et savante où se croiserait complexité et dissonnances en tout genre.
Le thème du Kollok de ce mois d'avril était la guerre et j'ai donc réunis pour l'occasion les chansons suivantes :
(Par ordre d'apparition)
Des Armes (Léo Ferré - Noir Désir)
http://www.deezer.com/listen-2179943
Jeunesse lève-toi (Damien Saez)
http://www.deezer.com/listen-3773028
The Partisan (Leonard Cohen)
http://www.deezer.com/listen-614467
(La partie française uniquement)
Le chant des partisans (Joseph Kessel et Maurice Druon - Anna Marly)
http://www.deezer.com/listen-3985589
Sonnez tocsin dans les campagnes (Damien Saez)
http://www.deezer.com/listen-5696499
Rock around the bunker (Serge Gainsbourg)
http://www.deezer.com/listen-922745
Marlène (Noir Désir)
http://www.deezer.com/listen-1090085
J'veux du nucléaire (Damien Saez)
http://youtu.be/pO4KzgeoZcY
La mauvaise réputation (Georges Brassens)
http://www.deezer.com/listen-7538154
Il va sans dire que le texte final est plus un appel aux armes, à la guerre ou à la révolution qu'une chanson pacifiste.
J'ai essayé de suivre la trame du texte de Léo Ferré pour parler d'une guerre ayant les mots et l'intelligence pour armes et non des vraies, mais tout en maintenant l'ambiguité telle qu'elle est présente dans ses mots.
En voici la version de travail :
"Tocsin"
Des armes, des chouettes, des brillantes
Des qu'il faut nettoyer souvent pour le plaisir
Et qu'il faut caresser comme pour le plaisir
L'autre, celui qui fait rêver les communiantes
Comme un éclat de rire
Vient consoler tristesse
Comme un souffle avenir
Viens raviver les braises
Comme un parfum de souffre
Qui fait naître la flamme
Jeunesse lève toi
Jeunesse lève toi
Les Allemands étaient chez moi,
ils me dirent, "Signe toi,"
mais je n'ai pas peur;
j'ai repris mon arme
Et Demain du sang noir
Séchera au grand soleil
Sur les routes.
Sifflez, compagnons,
Dans la nuit la Liberté
Nous écoute...
Des armes bleues comme la terre
Des qu'il faut se garder au chaud au fond de l'âme
Dans les yeux, dans le coeur, dans les bras d'une femme
Qu'on garde au fond de soi comme on garde un mystère
Il y a des pays
Ou les gens au creux de lits
Font des rêves;
Au creux des reins
Faut aiguiser la lame
Ici, nous, vois-tu,
Nous on marche et nous on tue,
Nous on crève.
Puisqu'ici il n'y a qu'au combat qu'on est libre
De ton triste sommeil, je t'en prie libère-toi !
J'ai perdu femme et enfants
mais j'ai tant d'amis;
Jeunesse lève toi !
J'ai la France entière
Des armes au secret des jours
Sous l'herbe, dans le ciel et puis dans l'écriture
des qui vous font rêver très tard dans les lectures
et qui mettent la poésie dans les discours
Sonnez tocsin dans les campagnes,
allez camarade debout
La jeunesse a tété le sein
des dictatures de nos besoins,
Aux armes citoyens des pleurs,
quoi te dire d'autre qu'il est l'heure
de libérer les horizons
des contingents de nos armées,
devant nous l'avenir enfin,
pour un meilleur au bout du poing
et des printemps sous les flocons,
y'a de l'espoir dans nos chansons.
Ohé! partisans,
Ouvriers et paysans,
C'est l'alarme!
Ce soir l'ennemi
Connaîtra le prix du sang
Et des larmes!
Y tombe Des bombes Ça boume Surboum Sublime
Des plombes Qu'ça tombe Un monde Immonde S'abîme
Oh Marlène, c'est la haine
Qui nous a amené là
Infâme Napalm Les flammes Surplombent L'abîme
Mais Marlène dans tes veines
Coulait l'amour des soldats
Goddam Tout crame Tout tremble Et tombe En ruine
Sous les ruines d’un monde
On se souvient Massoud
Et les rêves de liberté, d’amour et de paix
En écoutant pas le clairon qui sonne
Des armes, des armes, des armes
Et des poètes de service à la gâchette
N'entends-tu pas ce soir chanter le chant des morts ?
A la mémoire de ceux qui sont tombés pour toi
Jeunesse lève toi Pour mettre le feu aux dernières cigarettes
Au bout d'un vers français... brillant comme une larme
Les couleurs devraient vous aider à retrouver les chansons et leurs auteurs.
Et voici la version "live" du Kollok, avec quelques erreurs dans la justesse, les textes et la guitare mais un certain "vivant" que la version de travail ne possède pas...
Merci à Jean-Baptiste pour ces photos de la soirée!
(Cliquez sur les photos pour les voir en plus grand)