Blocage
20h06.
J'ai envie d'exploser.
J'ai besoin de me reposer.
J'ai envie de réver.
J'ai besoin de vivre un peu.
Y'a un truc ou deux qui clochent.
J'aimerais dire et faire certaines choses, passer à l'acte. Je n'y arrive pas, je ne peux pas. J'aimerais alors oublier, passer à autre chose, mais c'est vain. Je n'en ai ni l'opportunité, ni une envie assez profonde pour nier le sentiment d'avoir trouvé.
Alors je bloque. Je fais "comme si", j'essaye de me persuader, de me résoudre, mais ça ne marche pas.
Je ne suis pas malheureux. Et même si ça me pince parfois douloureusement les entrailles, ça finit toujours par passer. Et puis il y a tout le reste, autour, qui m'est précieux, d'un réconfort certain. Je ne peux en tirer aucune idée néfaste et tout ceci me séduit alors davantage, m'ennivre un peu plus et j'y perd toute conscience et toute raison, comme dans le meilleur des vins.
Mais ce vin est étrange et inhabituel puisqu'il intimide encore plus, il réduit les gestes et bloque la pensée.
J'ai besoin d'un dégrisement?
Sans doute.
Mais je n'y crois pas.
Je n'ai pas envie d'y croire.
J'ai du mal à ne plus penser à ma liqueure, à cette absinthe.
20h23.
J'oublie, je retrouve, j'entretiens, je vide, je fais demi-tour
20h45. J'écoute cet album, excellent à mes yeux, depuis quelques minutes. Ma gorge se serre souvent, je verse quelques larmes. Je ne l'ai pas écouté depuis plusieurs années, il fait parti de ceux qui sont sous la peau. Je connais encore toutes les paroles par coeur.